King Kong et cervelle de moineau

Guillaume est super poilu dans le dos, on va rigoler quand il arrivera à l'adolescence, mais en attendant, ce n'est pas pour ça que je viens pour parler d'animaux...

Quand j'étais en fac, j'avais un cours sur la préhistoire et ça a été l'occasion de faire un peu d'anthropologie.

Je me souviens que l'enseignant (je crois qu'il était professeur d'ailleurs) nous avait expliqué à cette occasion que ce qui faisait la différence entre l'homme et l'animal ce n'est pas la capacité de parler (d'autres animaux parlent, comme les perroquets), ni de concevoir des outils plus ou moins élaborés (de nombreux animaux usent d'outils) mais notre capacité à raconter des histoires, en d'autres termes : MENTIR...

Ce dernier point m'a surpris (mais l'amphi était trop bondé pour que je puisse poser une question) car j'avais le souvenir d'un reportage sur Koko, le gorille qui a appris la langue des signes et était capable de mentir pour avoir des bonbons (et il mentait à retardement... c'est à dire qu'il mentait sur le coup pour avoir le bonbon mais en plus, il était capable de re-raconter la meme histoire plus tard, il s'en souvenait).

En ce moment, je réfléchis beaucoup à des solutions pour permettre à Guillaume d'entrer dans la communication, ou plutôt, pour permettre à Guillaume d'avoir un support pour la communication (car il communique, mais j'ai du mal à le comprendre ce qui génère beaucoup de frustrations de part et d'autre). Alors bien sûr j'en suis tout naturellement revenu à penser à koko (faites une recherche sur Daily Motion "koko le gorille qui parle" pour voir des vidéos).

En effet, je ne vais pas dire que Guillaume a autant de capacités cognitives qu'un gorille qui, meme s'il n'avait d'intelligence supérieure, avait un cerveau sain, ce qui n'est pas le cas de mon bouchon. Cependant, un gorille, avec son intelligence animale,  a été capable d'assimiler la langue des signes, mais aussi de la transmettre.

Quand à cette histoire de mensonge : est-ce une capacité qu'elle avait avant de parler  (bien que les gorilles communiquent déjà naturellement par signes) ou bien est-ce une capacité qui est apparue après, avec l'acquisition du langage ?

En tout état de cause, elle s'est rapprochée bien malgré elle de l'homme et je ne peux cessé de penser que ses capacités cognitives ont évolués avec la possibilité d'exprimer plus de choses. Alors si c'est possible pour un gorille, pourquoi ne le serait-ce pas pour mon garçon ? C'est à dire : les médecins ont tendance à considérer que si les capacités intellectuelles sont limitées (ce qui est supposé vu l'état du cerveau de Guillaume), ce n'est pas la peine de les stimuler, elles ne "pousseront" pas. Effectivement son cerveau ne va pas soudainement se réparer, cependant, la plasticité du cerveau est avérée et aussi si on permet à Guillaume d'accéder à un niveau de conscience supérieure le reste ne suivrait-il pas un tout petit peu ? (je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre).

Je ne sais pas si vous connaissez le magazine X:enius sur Arte (si vous ne connaissez pas, je ne saurais trop vous conseiller de le regarder).

La dernière fois (il y a quinze jours, je crois), le thême de l'émission était le cerveau des oiseaux. Et moi, dès qu'on parle cerveau, forcément, ça m'interpelle désormais.

Je ne saurais vous réexpliquer dans le détail tout ce qu'ils ont dit (et hélas, la VOD n'est pas disponible plus d'une semaine sur le site), mais pour résumer ce que j'ai retenu de leurs intéressants reportages :

le cerveau des oiseaux est certes très petit (rapport taille/cerveau) mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont idiots. Au contraire, les perroquets par exemple sont capable de compter, réfléchir, et pas simplement répéter bêtement ce qu'ils entendent. Et cela s'expliquerait par la forme particulière de leur cerveau (je ne me souviens plus exactement, ils auraient un cerveau en forme de trèfle ?), et une façon très particulière de transmettre l'information. En bref, l'expression "cervelle de moineau" est très inappropriée.

(pour plus d'explications, vous pouvez lire l'article publié à ce sujet dans le webzine "le devoir").

Où je veux en venir ? tout simplement qu'une fois encore je m'aperçois que nos connaissances sur le cerveau et sur son rôle dans le développement de l'intelligence sont vraiment mal connues et se basent essentiellement sur les données d'une science vraiment toute jeune qui n'a commencé à progresser il n'y a que quelques années seulement, avec l'avènement de l'imagerie par résonnance magnétique.

Et en attendant, et bien que connaissant les limites de leur discipline, les neurologues se permettent des pronostics que même le meilleur des voyants n'oserait pas faire....